Lors des
entraînements, parfois des jeunes valides prennent place dans les fauteuils.
Inconditionnels de basket fauteuil, sport qu’ils
pratiquent tous les deux, Hugo et Alexis, originaires du canton de Genlis, ont
un rêve en commun.
Sur le parquet
de la salle Boisselot, à Dijon, une demi-douzaine de jeunes se disputent un
ballon de basket. Assis dans des fauteuils roulants aux roues inclinées, ils
virevoltent, enchaînent les demi-tours et les brusques accélérations.
Visiblement, les points ne sont pas comptés, ce qui n’empêche pas les joueurs
de se donner à fond.
Hugo, 14
ans, vit à Genlis chez ses parents. L’adolescent est atteint d’une ischémie
médullaire qui lui a fait perdre l’usage de ses jambes à sa naissance. Ses
parents, Éric et Martine, racontent : « On voulait trouver un sport qui lui
plaise. Au départ, on a pensé à la natation, mais en 2011 une amie nous a parlé
du basket fauteuil, on est venu à un entraînement, ça lui a plu tout de suite.
Cela fait deux ans qu’il joue au basket fauteuil. On lui a acheté un panier à
la maison, il a même parlé d’aller en sports études ! »
Un rêve : les Jeux paralympiques
De son côté,
Hugo confirme : « Le basket, c’est ma passion, je ne pourrais pas m’en passer.
Ça me détend, ça me libère. Je pense aux Jeux paralympiques depuis que j’ai
commencé ce sport, et je compte bien y arriver. Les lendemains d’entraînements,
j’ai mal aux bras et aux épaules. Cela veut dire que j’ai bien bossé ! Le plus
compliqué, c’est d’avoir une bonne vision du jeu. Alexis, qui a plus
d’expérience, me donne souvent des tuyaux ».
Alexis, 18
ans, a été victime d’une malformation congénitale. Une de ses jambes est plus
courte que l’autre, l’obligeant à marcher avec une prothèse ou, le plus
souvent, à se déplacer en fauteuil. Cela fait onze ans qu’il joue au basket
fauteuil à la JDA.
Patrick et
Nathalie, les parents du jeune homme, qui vivent à Collonges-lès-Premières, se
souviennent : « On cherchait un sport adapté à Dijon. On nous a conseillé le
basket fauteuil. Il a tout de suite accroché et il a commencé la compétition à
14 ans. Il joue actuellement en national 1B, le deuxième échelon national. Il
s’y investit à fond, il n’y a que le basket qui compte ou presque ! ».
« De l’admiration et du respect »
Alexis est
parti hier vendredi pour une session d’entraînement en Espagne avec l’équipe de
France espoirs, avant d’enchaîner avec le championnat d’Europe espoirs disputé
à Saragosse, du 1er au 8 septembre. Il s’agit du troisième championnat d’Europe
du jeune homme. Ce dernier vise également les Jeux paralympiques, même s’il va
devoir rester encore quatre ans chez les espoirs (il faut avoir 22 ans pour
jouer avec les seniors).
Alexis est
du genre décidé. Il précise : « J’ai quatre ans pour bosser à fond, donner tout
ce que j’ai, pour parvenir à mon objectif. Je ne veux pas m’arrêter à mes
acquis, j’ai encore des progrès à faire dans tous les domaines. On fait du
renforcement musculaire en salle, pour développer les muscles des bras et des
épaules notamment. Quand les personnes viennent voir pour la première fois, je
me suis rendu compte que cela suscitait de l’admiration et du respect. Ce qui
est dur, dans ce sport, c’est de garder la même intensité pendant quarante
minutes. »
Les
entraînements sont très physiques, et pendant les matches, les chutes sont
parfois violentes, même si Alexis arrive à se rétablir sur ses roues en deux
secondes.
Tandis
qu’Hugo et Alexis rejoignent le parquet, Patrick rend hommage à l’entraîneur
des jeunes, Damien Lordel, ainsi que ses assistants, Alain Gaudot et Willem
Laure, un ancien joueur de Pro A : « Ils sont à la fois très exigeants et très
humains. Ils les poussent toujours au maximum mais quand on voit le bonheur des
jeunes et l’esprit familial, on voit qu’ils sont dans le vrai. »