On pourrait
presque la trouver belle, colorant les bords de l’eau de jaune vif entre le
vert des feuilles. Plante invasive venue d’Amérique du Sud, la jussie
colonise les rivières, au grand dam… des pêcheurs. Ce sont eux qui ont
lancé l’alerte en Indre-et-Loire, via leur fédération départementale,
voici quelques années.
Elle peut se
développer sur 20 mètres de large et sur plusieurs centaines de mètres de
linéaires
Damien Buzance, chargé
d'études, Fédération
de pêche 37
" En
s'étalant, la jussie crée une véritable barrière physique entre la berge et
l’eau", résume Damien Buzance, chargé d’études à la Fédération. Ce qui est
évidemment préjudiciable aux pêcheurs mais également à tous les autres, qui
pratiquent le bateau, la randonnée ou la simple balade de plein air.
Préjudiciable à l’écosystème aussi.
Intervenir là où la jussie empêche l'accès
"Nous
avons initié le mouvement pour l'arrachage, espérant que les collectivités
suivent"», explique Jacky Marquet, président de la Fédération. Et
certaines l’ont fait, telle la Métropole qui a pris en charge une machine pour
l’arrachage mécanique, ou le Nouvel Espace du Cher (NEC)
qui gère, mécaniquement toujours, les bords de la rivière du même nom.
Quant aux
pêcheurs, "nous avons identifié des zones qui sont à la fois les plus
faciles d’accès, qui sont aussi des secteurs de pêche historiques, mais où
la jussie était devenue un facteur limitant à l’usage", explique Damien
Buzance.
Les pêcheurs ont lancé leur premier programme d’arrachage en 2015, aidés, pour
ce qui est du travail mécanique, par les collectivités sus-citées.
Des campagnes d'arrachage annuelles
Et depuis,
chaque année, se poursuivent des campagnes d’entretien, soutenues par le NEC
toujours, le conseil départemental et la Fédération nationale de la pêche ;
cela sur 7 km de berges, réparties sur neuf communes, de Ballan à Joué
en passant par Tours, à Larçay, Veretz et Azay-sur-Cher, à Dierre aussi,
l’Ile-Bouchard et Sazilly.
Le retour immédiat des pêcheurs
Au fil des
ans, la jussie s’est "fatiguée" sur ces sites, l’arrachage,
désormais d’entretien, n’est plus que manuel. Il commence chaque année en
juin, pouvant se poursuivre pendant l’été. Six personnes sont alors à l’ouvrage,
issues d’entreprises d’insertions et aidées parfois de bénévoles, pendant une
vingtaine de jours.
La bonne nouvelle ? Dès ce nettoyage opéré, "
on voit le retour immédiat de la fréquentation des pêcheurs. Cela montre qu’il