Président de la Fédération
départementale des pêcheurs d’Indre-et-Loire, Jacky Marquet attend lui
aussi avec impatience les résultats de l’étude sur les silures
actuellement menée par le Muséum d’histoire naturelle dans le bassin de
la Loire. Sa fédération est d’ailleurs partenaire de cette étude
comportementale. « Actuellement, nous n’avons pas assez
d’informations sur ce sujet. Chacun avance des interprétations qui
répondent à des intérêts personnels, sans données scientifiques
établies », déplore le président des pêcheurs tourangeaux qui
refuse de se ranger aveuglément aux seuls arguments des détracteurs du
silure. « Schémas réducteurs » Pour Jacky
Marquet, ce prédateur constitue bien une menace pour les populations
piscicoles dans la Loire et ses affluents. Mais ce n’est pas la seule. « Les silures ne sont pas la seule cause de la raréfaction des migrateurs. Méfions-nous des schémas trop réducteurs »,
prévient-il. Réchauffement climatique, détérioration de la qualité de
l’eau, prolifération de nouvelles espèces invasives, bouchons dans
l’estuaire de la Loire… Selon le président des pêcheurs, les causes du
déclin des poissons migrateurs dans la Loire sont multiples et variées. À
commencer par la présence des barrages et autres ouvrages d’art qui
nuisent à la continuité écologique du fleuve et de ses affluents. « Ne regardons pas le problème par le petit bout de la lorgnette. Il faut voir les choses dans leur ensemble », insiste Jacky Marquet.
S’il admet que le silure peut constituer une menace pour la faune
aquatique, le porte-parole des pêcheurs amateurs conteste, pour l’heure,
la théorie d’une prolifération incontrôlée de l’espèce. « Actuellement, nous ne constatons pas d’augmentation exponentielle des populations de silure », assure-t-il. Dans l’attente des relevés plus précis des scientifiques.