Tout
commence le samedi 15 Aout au flambant neuf vélodrome de Saint
Quentin en Yvelines pour la vérification des vélos et le retrait
des dossiers. Il y a foule, 6096 inscrits dont 4000 étrangers.
L’ambiance est déjà présente et nous testons les maillots de
l’épreuve.
Le
grand jour est arrivé, nous avons choisi de faire ce brevet comme
tous les autres en total autonomie avec sacoches pour avoir quelques
vêtements (environ 5 Kg) et un délai de moins de 90h. Aux ordres
d’un « starter » à 19h15 c’est le départ (tardif)
sous les encouragements de milliers d’amoureux du vélo, le train
est rapide (mais pas TGV) la multitude de feux rouges forment un
magnifique ruban jusqu’à Mortagne au Perche (140Km) L’organisation
qui est au top est toutefois débordée et après un temps d’attente,
Olivier n’aura pas de sandwich par manque de pain. Nous repartons
rapidement pour le premier contrôle à Villaines la Juhel (220Km) il
est 5h nous faisons halte dans une boulangerie pour se ravitailler
mais trop de monde pour le café au point de contrôle, un bar fera
l’affaire mais c’est aussi pire. En route pour Fougères
(300 Km), le jour se lève et nous arrivons en ville en découvrant
le superbe château à 9h50. Jambon beurre, café et c’est reparti
pour rallier Tinteniac (365Km). Nous sommes au pays du vélo, les
gens applaudissent, proposent des ravitos, des enfants aux anciens ce
ne sont qu’encouragements, superbe ambiance. Re-jambon beurre mais
cette fois avec une bière. Tout va bien malgré le vent trois
quart-face depuis le départ pour arriver à Loudéac à 17h10 et 450
Km au compteur. Surprise, notre collègue de Lorient avec son
beau-frère sont là pour nous encourager, il y a aussi deux Audax de
l’UAF, ça fait chaud au cœur. La galette saucisse locale fera du
bien à notre estomac un peu vide. Après quelques échanges avec nos
amis, en selle pour Carhaix (525 Km) le profil du parcours change,
les bosses à répétitions, la nuit qui s’invite et déjà plus de
24h sans sommeil, le contrôle est attendu. 21H50 ouf, repas à la
cafétéria et après une longue attente dehors, enfin un lit de
camp dans un gymnase pour dormir. Réveil à 4h, pt déj et départ à
5h pour Brest (620 Km) La montée du Roc’h Trévézel (point
culminant de Bretagne) s’avère un peu ardue, il fait nuit, la
température est de 6° il y a beaucoup de cyclos et il faut relancer
la machine. Bon nombre dorment dans le bas-côté qui sur l’herbe
et d’autre sur le bitume !! Pas très sécurité. La descente
sur Brest est glaciale mais nous sommes récompensés par le panorama
de la rade de Brest lorsque nous empruntons le pont Albert Louppe
réservé aux piétons et cyclistes. Mais les organisateurs nous ont
gâtés avec une belle cote pour arriver au contrôle à 9h20.
Eternel jambon beurre avec un bol de café avant de repartir pour
Carhaix (700 Km) par une autre route mais en repassant par le fameux
Roc’h Trévézel toutefois moins pentu de ce côté mais aussi plus
long. Nous profitons du superbe paysage au sommet et apprécions la
descente, moins bien les bosses qui nous conduisent au contrôle à
14h10. Encore un jambon beurre mais avec une bière et départ pour
Loudéac (780 Km) toujours des talus à monter, les pieds qui
chauffent et la fatigue aidant, le train baisse. A notre arrivé,
18h50 un copain Audax est toujours là pour nous accueillir et nous
donner des infos sur des cyclos de connaissances, ça nous réconforte
hi ! hi ! Ils sont derrière. Re galette saucisse (c’est
bon) et c’est reparti, nous envisageons un instant de prendre un
peu de repos à Quedillac ou un couchage a été mis en place dans un
gymnase, mais au fil des Km notre décisions est d’aller jusqu’à
Tinténiac (870 Km). En chemin, une voiture nous arrête, dans la
nuit nous avons raté une flèche et nous ne sommes plus sur la bonne
route. Après un détour de 4 Km, nous reprenons le parcours pour
rejoindre Tinténiac à 0h10. Vu l’affluence, nous réservons un
couchage avant d’aller au réfectoire, heureusement il n’y a pas
eu de lit pour tout le monde. Douche et dodo jusqu’à 4h30. A peine
habillé, des Espagnols s’installent dans la chambre et c’est en
catastrophe que nous arrivons à la buvette pour prendre un café et
de nouveau un jambon beurre (la cafétéria est bondée) avant de
partir pour Fougères (920 Km) Le parcours est un peu moins bosselé,
les pelotons moins nombreux et bien souvent on se retrouve à la
manœuvre. Je profite du contrôle (8h10) pour passer au stand
réparation car j’ai perdu une vis de ma calle de chaussure. Super
et efficace les vélocistes. Et oui, encore un jambon beurre pour
échapper à la foule du Pt Dèj. Nous apprenons que le premier a
bouclé l’aller et retour en 42h !! Mais le moral est bon,
nous ne jouons pas dans la même cour. C’est reparti pour rallier
Villaines la Juhel, l’étape la plus longue avec le plus de
dénivelé, on s’accroche, on s’encourage et nous voilà arrivé,
il est 13h30 et c’est la fête au village, ambiance, accordéon …
Trop de monde au réfectoire, alors ça sera jambon beurre mais avec
gruyère, ouf ça change. Les 1000 Km sont atteints nous sommes
regonflés et le coup de pédale est plus ferme pour rejoindre
Mortagne aux perche (1090 Km) tout en haut après de belles pentes.
En arrivant (18h20) un couple pratiquant l’Euro PN vient nous
encourager, on se sépare en se donnant RDV en septembre. Point de
jambon beurre mais une saucisse avec une bière pour avaler les
dernières bosses du Perche. Senonches enfin sonne « le plat
pays » pour aller jusqu’à Dreux (22h45) l’arrivée nous
semble interminable, les lumières de la ville nous narguent depuis
longtemps, nous empruntons de grandes lignes droites et pas
d’amateurs pour prendre les relais. Enfin nous y sommes, nous
rechargeons les batteries en passant à la cafétéria (la bienvenue)
et nous repartons pour les 65 derniers Km. Le parcours est un peu
tortueux dans la banlieue et le GPS sera utile, les piles sont
faibles et les lampes éclairent en veilleuses mais on sent l’avoine,
les sourires reviennent quand on voit le vélodrome, il est 3h36,
c’est fini 80h20. On pose les Vélos et on se congratule. 1230 Km,
10800m de dénivelé, une première pour Olivier et une dernière
pour moi. Paris-Brest-Paris est une épreuve mais c’est magique.