RETOUR EN ALTITUDE
Après avoir connu une grosse période de doute, Bettina Kadila est remontée au sommet de la N1 avec “Geispo”. Samedi, contre Aulnoye, c’est un match capital pour les play-offs qui l’attend avec ses coéquipières.
Si, il y a deux ans , on avait annoncé à Bettina Kadila qu’elle jouerait un match pouvant lui donner accès aux play-offs de Nationale 1, elle ne l’aurait certainement pas cru.
Après sept saisons passées en Ligue 2 avec la SIG, l’intérieure, utile en défense mais qui n’a jamais vraiment trouvé sa place à ce niveau, était en effet en plein doute après une saison terminée à 2,5 points.
« Quand tu es blessée, tu deviens beaucoup moins intéressante »
« Tu réussis moins, du coup tu as moins de temps de jeu, tu te mets encore plus de pression et tu réussis encore moins. Je fais ce sport par passion, alors j’ai préféré arrêter avant d’être totalement dégoûtée », raconte la joueuse de 27 ans (1,87 m).
Les choses avaient pourtant bien commencé pour la joueuse passée par le Pôle Espoirs de Lorraine avant de rejoindre le centre de formation de Valenciennes, où elle jouera avec les cadettes France et les Espoirs en Nationale 2.
« À l’époque, il y avait Valenciennes et Bourges, c’était les deux gros clubs et la “une” jouait l’Euroligue. J’ai eu la chance de pouvoir m’entraîner avec des filles comme Sandrine Gruda. Ça faisait rêver, mais c’est aussi là que j’ai compris à quel point il fallait travailler pour y arriver. »
Championne de France cadettes, sélectionnée en équipe de France U18, elle vise alors un avenir professionnel dans le basket, mais une rupture des ligaments croisés vient contrarier ses plans. « J’ai pris conscience qu’il valait mieux avoir un diplôme à côté car, quand tu es blessée, tu deviens d’un coup beaucoup moins intéressante », lâche-t-elle.
Exit donc les rêves d’élite, la saison suivante, ce sera la SIG en Ligue 2, où évolue son amie Darline Nsoki. Sans faire d’étincelles, mais sans regrets non plus. « La SIG est un club familial où je me suis sentie à l’aise. J’ai pu y faire de belles rencontres et mener mes études de STAPS en parallèle », confie celle qui travaille aujourd’hui au sein de l’association “Unis vers le sport”.
Partie du club illkirchois avec l’intention d’arrêter le basket, la passion va pourtant la rattraper. Quelques semaines plus tard, elle s’engage deux échelons plus bas, en N2, avec Vosges du Nord. Une vraie renaissance. « J’ai retrouvé de la confiance et l’adresse est revenue », sourit Bettina Kadila.
À nouveau en confiance
Pas de quoi sauver l’équipe de la relégation, mais suffisant pour permettre à l’intérieure de rebondir en N1 à Geispolsheim. « Bien sûr, tu te poses des questions parce que tu remontes d’un niveau et tu te demandes si tu vas réussir, mais j’avais envie d’un nouveau défi. Et puis, là-bas, j’ai retrouvé beaucoup de mes copines. » Et elle a eu raison !
Tournant en moyenne à une dizaine de points par match, dont une pointe à 28 contre Sannois en novembre, la poste 5 a tenu son rang pour permettre au CJS de se hisser à la deuxième place du classement, synonyme de play-offs.
Avec le troisième à un point derrière à trois rencontres du terme, c’est donc un match quasiment décisif que vont jouer les Villageoises, samedi, contre le leader Aulnoye.
Car outre cette deuxième place à conserver, en play-offs d’accession en Ligue 2, c’est un mini-championnat à quatre qui se joue – entre les deux premiers des deux poules de N1 – et les résultats de la saison régulière sont conservés. Déjà battu à l’aller (82-59), Geispolsheim partirait donc avec zéro victoire au compteur en cas de nouvelle défaite.
« C’est un match capital. À l’aller, on était devant à la mi-temps (33-36) , puis on a été submergé par leur énorme dimension athlétique et on a dû faire sans deux joueuses, Lindsay Gonzalez et Cécile Dambach, en fin de match. Nous avons une revanche à prendre. On veut montrer qu’on n’est pas deuxième pour rien », prévient Bettina Kadila.
Un beau challenge pour celle qui pourrait ainsi poursuivre son rebond et qui sait, peut-être retrouver l’altitude de la Ligue 2, avec Geispolsheim cette fois, dès la saison prochaine.
Geispolsheim – Aulnoye, samedi (20h), centre sportif.
#GOGEISPO