Ce que l'on appelle "gainage" est facile à situer ,
il suffit de penser aux gaines de nos grand-mères ... La taille ... Cet
ensemble musculaire (abdominaux-dorsaux) est le maillon faible du coureur . En
effet , situé entre la partie inférieure du corps naturellement musclée par la
course (des mollets aux fessiers) et la partie haute massive et source de porte
à faux , il est très inégalement développé par la course (des dorsaux fessiers
très sollicités , et des abdominaux fréquemment "sous développés" car
peu utilisés) d'où une liaison fragile entre ces deux parties . Cette disparité
et cette faiblesse sont potentiellement à l'origine de nombreux problèmes .
Le déplacement d'un coureur est la résultante de lignes de
forces partant de l'appui au sol et transmises par une chaîne dont la bonne
position bassin-charpente osseuse fait partie intégrante .
Pour les athlètes de haut niveau , le renforcement musculaire
du gainage est absolument indispensable , il permet une haute efficacité de la
foulée .
Pour des athlètes de notre niveau , des "abdos
solides" ont l'avantage de maintenir plus longtemps , sans dépense
d'énergie supplémentaire , l'efficacité de la foulée , induisant donc un
meilleur résultat pour une même dépense énergétique . Complémentairement , cela
annule (dans le meilleur des cas) ou retarde l'apparition de ce que l'on
remarque chez de nombreux coureurs lorsqu'ils commencent à ressentir la fatigue
au terme de leur course : ils semblent affaissés , "écrasés" , subissant la fatigue prenant très
involontairement une position génératrice de certains traumatismes .
Si cette déficience de gainage est un problème pour de
nombreux "vieux coureurs" , qu'en est-il alors des débutants ! ... En
effet beaucoup de novices se lancent prématurément dans des distances trop
longues , ou débutent , hélas , leur "carrière" par des trails
difficiles sans en avoir la capacité . Ils ne sont pas réellement prêts ,
quelques mois d'entraînement leur donnent de fausses impressions et l'envie d'y
aller est là , dur de se raisonner ! L'organisme , trop tendre , subit de plein
fouet cette impréparation .
Seuls piste et route , offrant des foulées régulières aux
appuis stabilisés , et aux distances "modestes" , sont adaptées à la
découverte de la compétition .
Le pire est sans doute à venir ... Cette actuelle mode des
trails , irresponsable et dangereuse avec sa surenchère aux difficultés et à la
distance , où les muscles fatigués ne peuvent plus gérer avec efficacité les
déséquilibres du corps (descentes aux appuis instables : Dos) , les nombreux
devers (effets de cisaillement : hanches - vertèbres - genoux) , les relances
courtes (virages secs : bassin)...
Je ne suis pas contre les trails , mais contre ces distances
ahurissantes aux efforts non gérables .
On trouve en effet de plus en plus de trails de 40/60 km ,
aux difficultés multiples .
On ne verra , à mon avis , pas de "traileurs"
courir en V3 , V4 ... Ils seront occupés à gérer leurs misères physiques
(Genoux , lombaires , cervicales ...)
En conclusion , si quelques années de course
développent naturellement le système musculaire inférieur , le gainage
abdominal très peu sollicité reste à la traîne ! Seuls ceux qui font un travail
de puissance à l'entraînement sont sur le bon chemin : travail en côte ou au
stade ... Mais ce n'est pas suffisant ! Seul le travail spécifique de ce
système peut apporter un véritable bénéfice . Des abdos ... des abdos ... des
abdos ... On pourrait inventer une maxime dans le genre : "Abdos d'acier ,
coureur parfait" ou quelque chose d'approchant !
C'est facile si l'on en fait un peu tous les jours ; évitez
les séances occasionnelles où on en "fait un max" . C'est contre productif , démoralisant et
dangereux .
Donc , désormais , une petite séance journalière de quelques
minutes , raisonnable et motivante ; qui le sera d'autant plus lorsque vous
exhiberez vos "tablettes de chocolat" à la plage , et que vous aurez
, enfin , une foulée aérienne , à rendre jaloux Ladoumègue , à la fin de votre
semi !